23 janvier 2009


Laurence, notre invitée du jour.




Laurence est une habituée du Palais des Beaux-Arts. Elle y vient régulièrement et suit avec assiduité les présentations d'œuvres proposées par des guides. Aujourd'hui, c'est elle qui sera notre guide du jour et nous décrira un tableau.
Chaque fois qu'elle passe devant la peinture qu'elle va nous présenter, l'attirance est si forte qu'elle est obligée de détourner son regard vers la toile, comme si elle voulait saluer cette vieille dame peinte et recevoir à son tour son salut.


Vieille femme mangeant au coin du feu. Jean-François de Troy
(Paris 1669, Rome 1752)



A première vue, le tableau n'est pas très attrayant. Il est sombre, peint dans un camaïeu. Le marron tire légèrement vers le rouge à droite de la toile. Le visage est peu expressif. La femme est-elle triste ? Pensive ?
Mais qu'est ce qui attire autant le regard de Laurence ?

Laurence nous pose quelques questions : "Que tient la vieille femme dans sa main droite ? Que fait-elle avec sa main gauche ?"



Là, la légende du tableau est vraiment utile. Il nous aura fallu du temps pour découvrir que le regard de la dame se dirige vers le morceau de pain tenu dans la main.



La main gauche n'est pas posée sur la table.
Au fait, la table est représentée par trois traits de lumière qui viennent dessiner la nappe. Mais revenons à la main. Et relisons la légende : Vieille femme mangeant au coin du feu. Tout devient évident. L'image prend tout son sens. Oui, la femme se réchauffe. Elle a froid. Elle est enveloppée dans un épais vêtement. On ne voit pas les flammes, mais on sent la chaleur. Un halo entoure cette main suspendue.



Nous finissons par voir un montant de la cheminée. Il n'y a pas d'erreur possible. Nous sommes bien au coin du feu. Même si nous ne voyons pas les flammes, nous sentons cette chaleur qui vient réconforter la vieille femme assise dans cette pièce froide.

Egxon, Lillya, Léa et Lucas vont réaliser un portrait de Laurence qui insiste pour ne pas être seule sur les photographies.


Laurence et la vieille femme, avec Lucas.
Laurence est très sensible à la représentation des tissus. Ici, avec très peu de détail, le peintre a su donner du volume au manteau et au col en fourrure. Laurence ajoute :

" Je suis frileuse, et cette femme a froid."

"Cette dame me fait penser à ma grand-mère maternelle qui est née en 1906. Pourtant il n'y a pas de ressemblance. Quand je viens au musée,
je passe toujours revoir ma vieille."


C'est comme si elle faisait un signe par la pensée à cette grand-mère qui n'est plus.




Laurence et la vieille femme , avec Egxon et Lillya

Maintenant, lorsque nous passons devant ce tableau, les élèves ont une pensée pour Laurence.

Le champ lexical




Depuis plusieurs séances, Odile travaille avec les enfants sur le champ lexical. En classe, tous les mots liés aux visites au Palais des Beaux Arts ont été listés. Puis les élèves ont établi une liste des personnes qui travaillaient dans le musée.



Ils vont ensuite illustrer ce vocabulaire en réalisant des photographies en rapport avec ces mots. Ils disposent d'un nouveau cahier où viendront se placer les mots et leurs illustrations.